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Photo du rédacteurRosana Puente

Dysbiose intestinal

Dernière mise à jour : il y a 7 jours


L’intestin joue un rôle crucial dans notre santé. Il est responsable de la digestion des aliments que nous consommons, de l’absorption des éléments nutritifs et participe à la fermentation des aliments non digestibles. Pour son fonctionnement, il se fait aider par des milliards de micro-organismes bénéfiques, le microbiote intestinal (auparavant appelé la flore intestinal).


Un déséquilibre ou une diversité réduite de ces micro-organismes peut conduire à une dysbiose intestinale, source de divers troubles de santé.



En quoi consiste la dysbiose intestinale ?


Le microbiote, anciennement appelé flore intestinale, désigne l'ensemble des bactéries présentes dans notre tube digestif, particulièrement nombreuses dans l'intestin. Son développement chez l'être humain débute dès la naissance et atteint sa maturité vers l'âge de deux ans. Il est composé d'environ cent mille milliards de bactéries, regroupant des espèces bénéfiques comme d'autres potentiellement nuisibles.


La dysbiose correspond à un déséquilibre de la diversité bactérienne dans le microbiote intestinal. Ce phénomène peut résulter d'une réduction du nombre de bactéries bénéfiques ou d'une prolifération des mauvaises bactéries.



Cause de la dysbiose intestinal.


Il existe de multiples causes de la dysbiose intestinale:


  • La naissance par césarienne. Les bébés nés par voie basse héritent des bactéries maternelles, alors que ceux nés par césarienne possèdent des bactéries environnementales dans leur intestin. Les enfants nés naturellement ont généralement plus de bactéries Bifidobacterium dans leur microbiote que ceux nés par césarienne. Des études suggèrent que les bébés nés par césarienne pourraient être davantage sujets à l'obésité et aux allergies.


  • Hygiène néonatale. Conformément aux mesures d'hygiène strictes actuelles, les nourrissons sont de moins en moins exposés aux microbes et aux infections néonatales. Cet excès d'hygiène peut affecter la composition du microbiote des bébés, entraînant une réduction de la diversité de la flore intestinale, ce qui pourrait favoriser un dysfonctionnement du système immunitaire.


  • Avancée de l’âge. Le microbiote des personnes âgées tend à s'appauvrir en bactéries bénéfiques telles que les Bifidobacteriums et à s'enrichir en Entérobactérie, susceptibles de provoquer des infections. Cette baisse de diversité microbienne peut accroître la perméabilité intestinale et affecter le système immunitaire, entraînant souvent une hausse des réactions inflammatoires.


    La dysbiose occasionne des troubles liés au vieillissement tels que : l’ostéoporose, des douleurs musculosquelettiques, la fonte et la faiblesse musculaire, la maladie d’Alzheimer, des troubles du comportement, des troubles cognitifs….


  • Régime alimentaire. Les régimes, abondants en céréales, fruits, légumes frais, secs et autres végétaux, sont bénéfiques pour la diversité du microbiote. Réduire considérablement ces aliments, qui apportent les glucides nécessaires à l'énergie de certaines bactéries, peut entraîner un appauvrissement du microbiote en seulement trois semaines.


    L'alimentation occidentale, souvent faible en légumes et riche en graisses animales, viandes et produits ultra transformés pleins d'additifs et de sucres, peut encourager la croissance de micro-organismes nuisibles. Parmi eux, les Firmicutes, liés au diabète de type 2 et à l'obésité, les Escherichia Coli, qui en excès peuvent causer des infections, et d'autres bactéries impliquées dans des maladies comme la stéatohépatite non alcoolique (NASH) ou l'athérosclérose.


  • Prise de antibiotiques. Les antibiotiques sont utilisés pour éliminer les microbes nuisibles causant des infections, mais ils peuvent aussi détruire une partie du microbiote, ce qui entraîne une dysbiose. Après un traitement antibiotique, il faut généralement un à deux mois pour que le microbiote se régénère.


  • Autres médicaments. La consommation de médicaments peuvent également influencer la composition du microbiote. Parmi eux, certains antiacides comme l'oméprazole ou l'ésoméprazole, prescrits pour les brûlures d'estomac, ainsi que la metformine, un traitement du diabète de type 2, qui agirait en partie via des changements dans le microbiote. De même, certains médicaments antithrombotiques, anti-inflammatoires, antipsychotiques et antiarythmiques peuvent avoir un effet similaire.


  • Autres facteurs. L'abus d'alcool et/ou de tabac ainsi que le stress sont également des facteurs qui peuvent provoquer une dysbiose intestinale.



Les symptômes de la dysbiose intestinale


La dysbiose intestinale se manifeste souvent par des troubles digestifs tels que des irrégularités du transit, des douleurs abdominales, des gaz, des ballonnements et une mauvaise haleine. Elle peut également entraîner des douleurs prémenstruelles, des problèmes de fertilité, des cystites récurrentes, en particulier chez les femmes, ainsi que de la fatigue, des maux de tête, de l'anxiété et même de la dépression. De plus, elle peut être associée à diverses allergies, telles que l'asthme, des éruptions cutanées et certaines allergies alimentaires.


Outre ces symptômes, plusieurs pathologies digestives sont couramment associées à la dysbiose intestinale. Parmi elles, la Maladie de Crohn, le Syndrome de l'intestin irritable, ainsi que la Rectocolite hémorragique, sont fréquemment observées.



Quelque conseils pour en prendre soin du microbiote intestinal.


  1. Manger beaucoup de légumes d'origine biologique. Ils fournissent les nutriments nécessaires pour nourrir et entretenir les bactéries bénéfiques de votre intestin. En plus, ces fibres facilitent l'élimination des déchets alimentaires et le nettoyage du côlon, favorisant ainsi un intestin sain.


  1. Boire beaucoup d'eau et réduire sa consommation de café et d’alcool.


    L'eau facilite l'élimination des toxines et déchets par l'organisme. N'oubliez pas que la quantité d'eau conseillée est d'au moins 1,5 litre par jour, soit environ 8 verres.


    La caféine est une source d'irritation pour l'estomac et les intestins, entraînant parfois des inflammations. Il est donc conseillé de modérer votre consommation de café, ainsi que celle de thé noir et de chocolat, qui peuvent avoir un effet irritant similaire.


    Quant à l'alcool, il contient des sucres qui favorisent la prolifération des levures et des bactéries nuisibles dans l'intestin.


  1. Incorporer des probiotiques naturels dans votre alimentation.  De nombreux aliments, notamment ceux qui sont fermentés ou lactofermentés, sont naturellement riches en probiotiques. Parmi eux, on trouve le miso, le natto, le soja fermenté, le tempeh, le tamari (une sauce soja fermentée sans gluten), les olives, les cornichons, la choucroute, et d'autres légumes fermentés. Les boissons fermentées telles que le kéfir, le kombucha et la ginger beer sont également de bonnes sources. Une consommation régulière de ces produits contribue à une diversification bénéfique de la flore bactérienne.



  2. Diminuer la consommation de viande. Les résidus de viande qui s'accumulent dans le côlon peuvent encourager une flore bactérienne putréfiante. Si ces résidus s'accumulent sur le long terme, ils peuvent provoquer une inflammation et une perméabilité intestinale, ainsi qu'un déséquilibre de la flore intestinale.


  3. Nourrir les bactéries et entretenir la flore intestinale. Outre les fibres végétales, les prébiotiques (chaînes de glucides spécifiques) sont parfaits pour alimenter et favoriser la croissance des bactéries et entretenir le microbiote.



    De nombreux aliments sont une excellente source de prébiotiques, tels que les asperges, les artichauts, les poireaux, l'ail, le topinambour, l'oignon, le panais, les échalotes, la chicorée, les salsifis et la banane. En les intégrant régulièrement dans votre alimentation, vous fournirez à votre flore intestinale les nutriments nécessaires pour nourrir et renforcer les bactéries bénéfiques.


  1. Pratiquer une activité physique régulière constitue un moyen efficace de se prémunir contre les maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète et certains cancers. Il semblerait qu’une partie des bénéfices constatés passent par des effets sur le microbiote (ou flore intestinale) avec une amélioration de la diversité microbienne, qui est un marqueur de la qualité globale du microbiote.


Vous pourriez également être intéressé par mon article: Bienfaits de l'activité physique sur le système digestif.



En aucun cas les informations et conseils proposés ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.

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